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Stade Sièges en béton

#SousSilence

résidence #SousSilence.jpg

Création en cours

Texte de David Coulon

 

Interprétation :  

Stéphanie Delanos, Claire Girardin, Aurélie Toucas, Nicolas Quesnel

Mise en scène : Nicolas Quesnel

Note de l'auteur

Je suis un écrivain de la violence et du chaos.


Psychologique, la violence. Mental, le chaos.


Et qu-y-a-t-il de plus violent que le non-dit, le non dénoncé, le non dévoilé (par culpabilité, peur, honte, convention sociale, impossibilité, absence d’interlocuteur) qui est au cœur des situations de harcèlement ? Peur de dire, peur de parler, peur de passer pour une balance, peur d'être ce que les autres disent (car les autres, eux et elles, disent), peur de se dévoiler, peur de ses propres enfants, peur des enfants des autres. La peur et le silence. L'amour et la violence, comme le titre de cette superbe chanson de Sébastien Tellier.
Les scarifications qui s’en suivent, les blessures intérieures qui se creusent, la distance avec les autres.
Rien ne se dit, mais tout se prend-là, dans le corps. 

Ecrire sur le non-dit.
Dans le corps.
Lorsque Nicolas Quesnel m'a proposé d'écrire #SousSilence, j'ai tout d'abord été séduit par le sujet – terriblement contemporain, terriblement nécessaire, terriblement impossible – mais aussi par ce qu'il impliquait. Parler du harcèlement veut dire travailler sur le non-dit. Du Beckett dans les salles de classes. Des jeunes qui ne savent pas encore qui ils sont mais qui subissent la violence du «
il ne faut pas être », violence individuelle ou de groupe. Et ce silence. 


De l'institution, des profs, des parents, des amis, des jeunes eux-mêmes. Car il serait trop dur de dire qu'on est violenté. Car il serait trop dur de dire qu'on est violent.
Aussi.


Dans #Sous Silence, les individus seront vides, vidés à cause de ce qu'il est passé (un jeune s'est suicidé). Personne ne peut parler, car tout est indicible. Et pourtant, tout le monde parle. Proche. Mère du harceleur. Professeure qui n'a rien vu, rien dit, rien entendu. Tout le monde parle beaucoup, tourne autour de ce qu'il s'est passé sans vraiment le nommer. Chacun et chacune parle de soi pour éviter de parler de « ça », ce qui ne fait que différer et rendre plus puissante la révélation.


La difficulté de l'écriture résidera, justement, dans l'indicible et les non-dits. Les interactions réelles, présentes, mais rendues pourtant impossibles par ce qu'il s'est passé. #Sous Silence

Il me faudra rendre ces personnages humains et profonds dans leur détresse. L'humour sera indispensable. L'amour sera indispensable. Le sens donné au vide sera indispensable. La volonté de faire ressortir le « plus jamais ça » sera indispensable. Je n'aurais sans doute jamais écrit de textes pour des personnages aussi humains. 


C'est bien pour cela qu'ils n'arrivent pas à en parler. Ils prendront à partie le public, proche, pour l’appeler à l'aide. Car il faut de l'aide. Beaucoup. Et j'aimerais que les spectateurs ressentent cela. J’aimerais que les spectateurs apportent cette aide. J’aimerais que la volonté d’aider et d’être (là) supplante le dire.

David Coulon

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